PARIS – Un technicien de Clermont-Ferrand de l’ascensoriste Otis, âgé de 38 ans, s’est suicidé dimanche soir dans sa chambre d’hôtel en Ile-de-France, alors qu’il était en déplacement, a indiqué jeudi la CGT, qui fait le lien avec ses conditions de travail « dégradées ».
Un technicien de Clermont-Ferrand de l’ascensoriste Otis, âgé de 38 ans, s’est suicidé dimanche soir dans sa chambre d’hôtel en Ile-de-France, alors qu’il était en déplacement, a indiqué jeudi la CGT, qui fait le lien avec ses conditions de travail « dégradées ».
Un porte-parole d’Otis a confirmé le suicide de ce salarié qui avait été embauché en 2007 et revenait d’un arrêt maladie d’une vingtaine de jours en septembre. « Son inquiétude, dite à ses supérieurs vendredi, portait sur des problèmes de dos« , rapporte la direction, qui fait état d’un appel qu’il aurait reçu vendredi de son médecin traitant, lui signifiant qu’il ne pouvait plus porter de charges de plus de 10 kilos.
« C’est un drame pour tout le monde chez Otis, qui est une grande famille et où ce type d’événements est rarissime« , a ajouté le porte-parole. D’après la CGT, un autre salarié s’était également suicidé il y a quelques années sur son lieu de travail à Cergy (Val d’Oise). Selon le syndicat, le technicien de Clermont avait demandé vendredi à quatre délégués CGT un rendez-vous, qui avait été fixé à lundi midi sur son chantier. « Il s’était plaint à plusieurs reprises d’être constamment éloigné de chez lui depuis un an, d’où le lien probable entre son suicide et des conditions de travail dégradées« , a déclaré le délégué Laurent Dalby. Marié et père de trois petites filles, il avait demandé d’après la CGT à retravailler à Clermont-Ferrand « où il y avait de l’activité« . Ce week-end il n’était pas rentré à son domicile afin d’y revenir plus tôt le week-end suivant. Une réunion extraordinaire du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de son établissement est prévue vendredi à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Son secrétaire a demandé une enquête à la direction en raison d’un danger « grave et imminent » pour les salariés, nombreux à être ainsi en déplacement selon la CGT. « Des conditions de travail dégradées, une organisation du travail déshumanisée, des managers concentrés sur la course aux résultats et à leur prime, une Direction Générale qui ne répond qu’aux exigences de l’actionnaire, ont eu raison de notre camarade« , estime le syndicat dans un communiqué.
La direction générale d’Otis a annoncé mercredi en comité central d’entreprise un plan d’environ 140 suppressions d’emplois, réparties dans l’ensemble des services à l’exception des techniciens et des centres d’appels, « alourdissant les charges de travail de ceux qui restent« , selon la CGT. Un porte-parole de la direction a confirmé ce plan qui doit « permettre à Otis de retrouver sa compétitivité » et « n’a aucun lien avec le suicide« . L’ascensoriste emploie 6.200 personnes en France et gère un parc de 162.000 appareils.