SCHINDLER – ACCIDENT MORTEL
Paris 24 juin 2010 - Ce matin, à 10 heures, ils devraient être plusieurs centaines devant l’agence Schindler d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Les techniciens ascensoristes de l’entreprise vont se rassembler pour rendre hommage à leur collègue Aurélien, 26 ans. Le jeune homme est décédé à la suite d’un terrible accident lors d’une opération de maintenance sur un monte-charge à Paris. C’était vendredi dernier sur le site du Crédit lyonnais, rue Richelieu dans le IIe. Aurélien et un jeune collègue en formation avaient été chargés de remplacer une pièce sur un boîtier situé dans la gaine du monte-charge. Le « stagiaire » (dans l’entreprise depuis deux mois seulement) travaillait au fond de la fosse. Son collègue était assis juste au-dessus de lui, sur le palier du niveau - 3, les jambes pendantes. La cabine du monte-charge se trouvait un étage au-dessus d’eux…
Les deux jambes sectionnées
Pour une raison que l’enquête n’a pas encore déterminée, elle s’est subitement remise en route! Le plus jeune des techniciens a dû se coucher au fond de la fosse pour ne pas être écrasé. Son collègue, assis sur le palier, a eu les deux jambes sectionnées par l’appareil. Transporté à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière dans un état critique, il est mort trois jours plus tard, lundi soir, des suites de ces blessures. Ce drame a plongé les employés de Schindler dans la consternation en même temps qu’il a relancé la polémique sur la dangerosité de la profession. « C’est le deuxième accident mortel qui nous frappe depuis le début de l’année », souligne Olivier Tubiana, délégué CGT du personnel chez Schindler Aubervilliers, en rappelant la mort d’un technicien de Sacamas (une filiale de Schindler) écrasé par une cabine d’ascenseur en avril à Chelles (Seine-et-Marne). « Les techniciens impliqués étaient très jeunes (quinze mois d’ancienneté pour la victime, deux mois pour son collègue). La mise aux normes des ascenseurs imposée par la loi Robien a entraîné de nombreux recrutements. On peut se demander si la formation des personnels a été à la hauteur », s’interroge le syndicaliste. « Le technicien décédé était chez nous depuis un an, mais dans la profession depuis quatre. Il intervenait sur un site dont il assurait la maintenance régulièrement et sur un appareil qu’il connaissait bien. La question de la formation n’est pas en cause », estime quant à lui François Lucas, directeur du personnel de Schindler.
Le Parisien du 24 juin 2010